mercredi 30 octobre 2013

Dans le PRISM de ce contexte - nostalgie part 3-



Kikoolol les zaminches!

 L'automne s'installe, et, avec lui, les premiers frimas. Les jours raccourcissent, et, pour ne rien arranger, j’ai un peu mal à la gorge.

 Heureusement qu’il nous reste la bêtise humaine pour rigoler un petit peu, car nous aurions vite fait de sombrer  dans la folie en cette fin d’année morose, et il ne nous reste donc plus que l’analyse pertinente des turpitudes de nos contemporains afin de contenter notre besoin d‘ironie et d'étancher notre soif d’humour dont la couleur est aussi douteuse que celle de Cacambo, qui, pourtant, en produisait un de la même sorte et de bien meilleure qualité.

 A la vue des statistiques de lecture de ce blog –attention, c’est juste par ce que je les reçois par courriel de temps en temps, entendons nous bien, je ne suis pas un assidu des chiffres-, je remarque que la majorité de mes lecteurs sont américains ou belges. Le pécore mangeur de frites moyen, passe encore, mais le cow-boy se bâfrant  d’hamburgers gonflés aux hormones, je comprend moins. D’autant plus que la culture de ce peuple de barbares ventripotent est inversement proportionnelle à sa propension à vouloir dominer le monde, et, je le vois plus visiter des sites sur le rodéo ou sur l’élevage de bovidés en milieu rural qu’un blog anonyme d’une personne tout aussi anonyme.

 Enfin, je m’emporte, je m’égare, je m’excuse.

 A la lecture des informations de la semaine dernière, dont les gros titres étaient liés au scandale sur l’espionnage par nos amis tueurs d’indiens sur nos chers bisounours guidant le peuple de la fille d’Agénor, mon esprit, encore embrumé de la divine Westmalle triple de la veille, me fit un petit signe.
 C’est là que je fis rapidement le lien : outre mes deux lecteurs assidus (mon ami imaginaire, Georges, ainsi que moi-même), et probablement une ou deux personnes égarées par mégarde (que je redirigerai bien volontiers ici), ce présent blog est bel et bien la cible de la NSA. J’en veux pour preuve : 

 Parbleu!

 J’imagine bien que les messages subversifs, empreints d’ironie, désabusés et critiquant à tout va la bêtise de notre société, doit sûrement inquiéter en haut lieu. Combien de terroristes n’ont pas lu Desproges avant de se faire sauter lors d’un match de football ? Combien de Kamikazes n’ont dégagé une bonne bouffée de gaz à effets de serre après avoir vu une œuvre d’Audiard ? Je suis sûr que les prochains attentats seront fomentés par un groupuscule extrémiste d’athées-centristes-neutres militant pour une cause encore indéterminée lisant mon blog.

 Mais je suis sûrement en train de tomber dans la paranoïa, car, comme me le faisait justement remarquer Georges, les conneries que j’écris sur ce blog ne peuvent intéresser que moi et mon psy.

 Le cow-boy moyen est donc hors de cause, désolé pour la méprise.

 De plus, comme l’indique gentiment le directeur de la NSA, il n’a pas espionné, c’est l’Europe elle même lui a donné les informations.  Ce n’est donc pas de l’espionnage !

 C’est tellement plus simple de demander que de devoir chercher. L’espionnage moderne est donc loin des personnages romanesques à la James Bond. C’est tout de suite moins sexy comme métier.

Cela me fait repenser à un autre personnage romanesque : l’épicière du village de mon enfance. Marie qu’elle s’appelait.
Elle, elle aurait fait une espionne de haut vol, à mille lieues des James Bond et autres Mata-Hari !

  Déjà sa couverture était béton, comme on dit dans le métier. Epicière. Rendez-vous compte. La seule épicerie du village.

 Certes, le village avait son église, son cimetière, deux rues et moins d’habitants que de vaches, mais c’était bel et bien un village digne d’une image d’Epinal. Avec ses villageois, jamais avares en racontars, avides de cancans et autres rumeurs, échangeant volontiers sur la pluie et le beau temps ou sur les récoltes passées, présentes et à venir.

 L’épicerie était une authentique épicerie de village, avec ses étagères immenses, allant du sol au plafond, remplies de bocaux contenant des marchandises improbables, allant du paquet de cigarettes aux fameux bonbons vendus à la pièce, en passant par les incontournables bouteilles de lait en verre (ah, oui, c’était une autre époque !). Tout était ordonné comme dans mon bureau. C’est-à-dire que chaque chose était à sa place, mais ma femme aurait eu à y redire quant à l’esthétique de l’ordonnancement. Pour paraphraser Himmler, c’était un petit peu bordélique.

 Une balance Roberval trônant sur le comptoir dont le tiroir-caisse n’était qu’un tiroir avec un bloc note pour faire les calculs manuellement,  cette épicerie était déjà une bouffée de nostalgie pour les anciens de l’époque. Bref, c’était une enseigne qui datait d’avant la guerre (celle de ’18), et qui n’avait pas été réaménagée depuis.

 Etant la seule épicerie du village, tout le monde s’y croisait, et était le centre névralgique des conversations, qui, d’habitude, se déroulent sur le parvis de l’église après la messe du dimanche. Marie était au courant de tout, et n’hésitait pas à chercher l’information sous forme d’interrogatoires plus ou moins poussés, dont la discrétion n’était pas la qualité première. Ayant pour habitude de mettre les pieds dans le plat, comme on dit chez les cuisiniers, la « Question » était devenue une sorte de jeu, ou, grâce à la naïveté naturelle de l’épicière-enquêtrice, le but avoué des enfants de l’époque était de lui faire croire au plus gros mensonge afin de voir jusqu’ou irait l’information.

 interrogatoire à l’ancienne

 Nous ne savons pas à qui elle rendait des comptes, mais en tout cas, si je retrouve des informations sur des trésors trouvés dans un village perdu en Hesbaye, sur des reliques Mayas découvertes dans une église Namuroise ou d’autres requins dans les étangs de mon cher village, j’imagine que je me rapprocherai du maillon supérieur de ce service d’espionnage.

Diantre que c’était autrement plus sympathique l’espionnage en ce temps là. Il faisait chaud en été, froid en hiver, nous jouions aux cow-boys et aux indiens avec des arcs à flèches faits par nos soins quand nous ne jouions pas aux mousquetaires dans les bois tout en finissant la journée, harassés, dans un lit moelleux en imaginant la journée du lendemain. Parfois, après une bêtise, nous recevions une fessée, et Dieu sait que nous faisions les quatre cent coups. Ca nous en faisait des choses à raconter.

 Fichtre, que je regrette ma jeunesse.

 Maintenant, mon petit fiston va grandir dans un monde  ou si il confectionne lui-même un arc à flèches, il se ferait arrêter pour port d’arme prohibée, si il raconte des bobards à l’épicière, nous risquons de voir arriver la maréchaussée dans nos pénates, et j’ose espérer qu’il ne jouera pas aux mousquetaires dans les bois, il risquerait de rencontrer des gens peu fréquentables. 

 En conclusion, nous pouvons vraiment dire que mon esprit vagabond est malade. Partir d’une insignifiante nouvelle sur des choses qui nous dépassent, et dont nous n’avons vraiment rien à foutre, et finir par parler de ma jeunesse dont vous n’avez probablement rien à foutre non plus, c’est de la torture. D’ailleurs, que faites-vous là ? Vous êtes toujours en train de lire ? Est-ce par voyeurisme sadique sur ma vie, ou par ce que vous avez aussi des problèmes pour vous occuper  en ces soirées décidément trop froides et de plus en plus longues ? Ou tout simplement par ce que vous aussi, vous vous demandez combien font six fois sept?

 Il semble plutôt, au vu de l'actualité et des preuves irréfutables ci-dessus, que vous soyez un fonctionnaire de la NSA. De plus, le nombre de mots clefs intelligemment placés dans ce message ont à coups sûr titillé votre PRISM, et j'ose espérer que le traducteur aura bien dur à transmettre la quintessence dudit message à sa hiérarchie.  Je vous ai démasqué, et vous remercie de tirer les statistiques de mes lectures vers le haut. Pour une fois que des mangeurs de Donuts tirent quelque chose vers le haut qui ne ressemble pas de près ou de loin à un missile, il faut bien le souligner.
Remettez le bonjour à Keith B. Alexander de ma part (tiens, encore un mot clef).

 Enfin, l’hiver est à nos portes et il sera aussi froid que dans mes souvenirs, n’en déplaise à ces saltimbanques du GIEC.

 C’est moi qui vous le dis.

 Il faut vraiment que j’aille aiguiser ma hache, je n’ai pas encore commencé mes caillets pour l’hiver.

mardi 22 octobre 2013

Un nobel pour l'ONU!



 Kikoolol les zaminches

Je me fais discret ces derniers temps, la faute sans doute à cette météo capricieuse, alternant entre fin d’été et franche froideur hivernale, et, cette petite toux persistance qui me fait penser que le crabe me gagne du coté des poumons, laissant mon foie à la religion. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, je pourrais peut être finir cette caisse de Saint Julien avant que cela ne se métastase.

 Même la météo ne sait plus se fixer. Quelle tristesse. 

 Avec tout cela, me direz-vous, qu’a-t-on raté ? Diantre, plein de choses !

 La grande mascarade des Nobel vient de se finir, et, cocorico, un Belge à eu la palme d’or du meilleur scénario en physique. Encore un Nobel pour les francophones. Bon, les mauvaises langues diront que les flamoutches* en ont bien eu un en littérature, mais le pélot écrivait en Français. Ça ne compte donc pas ! Quelle mauvaise foi.

Si il y avait un nobel de l'humour Belge, ils l'auraient eu!

 Mauvaise foi d’autant plus flagrante que le prix Nobel, à la base, vient d’un quiproquo. Jean-Gonzague Ratapovitch, mieux connu sous son nom de jeune fille : Albert Nobel ( Son nom à lui seul est déjà un quiproquo), que tout le monde appelait affectueusement frédo, est l’illustre inventeur de la dynamite, et de ses dérivés, dont le plastic. Après la découverte de ces explosifs, il alla innocemment les vendre, imaginant avoir amélioré le monde.
 C’est un comble. Inventer un explosif, et améliorer le monde, cherchez l’erreur. Soit ce type est un génie machiavélique, soit un sinistre imbécile.

 Jusqu’au jour ou, une nécrologie prématurée publiée dans un journal français, annonçant que « Le marchand de mort est mort »  (sic, etc…), il ouvrit ses yeux pourtant déjà bien ouverts par le souffle de ses expériences. Il se rendit compte, que, finalement, le mélange explosif (c‘est le cas de le dire) homme et dynamite n’allait probablement pas améliorer la cause humaine.
 N’étant pas trop tard –car toujours vivant-, il décida de léguer la totalité des biens qu’il n’avait pas fait sauter pendant ses expérimentations à la fondation du prix qui porte son patronyme aujourd’hui, afin que l’humanité ne retienne pas son nom uniquement grâce au nombre de morts dû à sa petite contribution au panel des armes de destruction massives pourtant déjà bien étoffé (nous sommes en 1888, nous n’en étions plus au coupe-coupe, ou alors uniquement pour le coté artisanal et exotique de la chose).

 Digne d’un grand film de Godard toute cette histoire.

 A l’instar du prix Sakharov,  on se demande l’utilité réelle de ces prix, si ce n’est de permettre aux scientifiques en blouse blanche de sortir, une fois l’an, en tenue de gala pour causer positrons ou autre mitochondries entre collègues, tout en soulignant l’importance de telles occasions mondaines, et, de rencontrer d’autres petites poulettes de laboratoire, qu’ils n’ont que trop peu l’occasion d’expérimenter. 

 Aah, ce Sakharov. (Oui, ce « aah » laisse transparaître l’émoi profond qui se réveille en moi lorsque nous parlons de l’utilité des choses. Il n’est décidément pas facile de décrire avec précision tous les sentiments qui me transpercent lorsque je te parle, lecteur chéri. Tiens, en écrivant « lecteur chéri », une partie de moi se dresse, comme un « i », tel  l’archer mongol se dressant sur son cheval, bandant son arc afin de mieux décocher une flèche destinée à son meilleur ennemi. Oui, cher lecteur, je me rends compte, à cette heure tardive, que j’ai bien du sentiment pour toi. Mais fermons d’ores et déjà cette parenthèse, qui risquerait de te perdre dans les méandres des circonvolutions métaphysiciennes de mon cortex mal formé, en mal de reconnaissance de ta part, et te faire perdre le fil d’Ariane de ce présent article).
 Aah, ce Sakharov, dis-je, avec tant d’émotions. Encore un beau. Ce génie, entiché d’un prix Nobel de la paix (vous allez rire, cher lecteur), un prix Nobel de la paix (oui, j’insiste) pour sa campagne en faveur des droits de l’homme.

 Mais comment ce soviétique, père de la bombe atomique Russe et de la bombe H (atomisé, pas inspiré), inventeur de la Tsar Bomba, qui, dit-on ne fut pas portée a pleine puissance, de peur de détruire tous les miroirs de Moscou, put-il un jour être prix Nobel de la paix ?
  A cette bonne question, je n’ai qu’une remarque, empreinte de troll et de navrante platitude : Yasser Arafat l’a bien eu aussi, ce prix Nobel, non ? Cela jette-il le discrédit sur cette noble lignée de lauréats ? Il n’y a qu’un pas que je n’oserais franchir.

Prix Nobel de la paix en puissance

 N’oublions pas qu’un certain Bébert –pour les intimes-, reconnu par beaucoup comme l’un des esprits les plus brillants du XXème siècle, fût un des pères de la bombe thermonucléaire en suggérant la création du projet Manhattan (oui, Nicolas, ce fût également un projet !), avant de se rendre compte qu’elle pouvait tuer des gens, puis, plus tard, supplia le cerbère de notre style de vie à l’occidentale** de ne pas l’utiliser. Entre indécision et stupidité affligeante, nous hésitons sur les qualificatifs à utiliser pour nos chères terreurs de rats de laboratoires en blouse blanche.

 Mais arrêtons tout de suite de jeter l’opprobre sur ces acteurs de la science, car, comme vous le savez, j’ai plus de respect pour les sciences dures que pour les sciences flasques, n’en déplaise à ma psychanalyste, que je fréquente uniquement par ce qu’elle porte bien la mini jupe, et non pour son prétendu savoir.

 Puis d’ailleurs je ne fréquente pas de psychanalyste homme ou femme: j’abhorre les théories freudiennes. C’était juste pour parler minijupe.

Ca fait remonter les statistiques de ce pauvre blog.

 Mais trêve de manipulation statistiques. Parlons peu, parlons vrai, parlons des « vrais problèmes de vrais gens », pour paraphraser une ministre aussi jolie que compétente de notre plat pays (oui, nous avons utilisé son portrait pour faire peur aux enfants à Halloween, ou est le problème ? toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? vaste débat !).

 Bref, les vrais problèmes de vrais gens

Saviez-vous que le père fouettard est sous le coup d’une enquête de l’ONU pour racisme ? Fort hein.
 Je ne vais pas débattre sur le bien fondé ou non de cette enquête diligentée avec nos deniers, ni sur le fond, car finalement, c’est bien une caricature de notre système occidental. Alors que la crise bat son plein, que l’oncle Sam nous épie, nous nous chatouillons sous les bras pour nous faire rire. Non, mais sans blague, il n’y a rien d’autre à faire à l’ONU ?

 Prochaine cible de nos Colombo's en herbe
(ou sous herbe, je ne sais plus)

 Je suis donc le seul à voir clair dans le jeu de cette institution aussi utile à l'humanité qu'une télévision couleur à un aveugle (mal voyant, pardon).
 Je vous le dis donc haut et fort: Un Nobel pour l'ONU! (et une westmalle pour moi). Et vite. Qu'ils passent à autre chose, et finissent de gaspiller notre argent. Qu'ils puissent enfin passer à des choses sérieuses, comme la chute du franc suisse ou du CAC40. Qu'ils luttent pour le réchauffement climatique (et non contre, les ingrats), ou le maintien du secret bancaire, je ne sais pas moi, qu'ils se rendent enfin utile à l'humanité, pour changer. 

 Ah, on me fait signe que l'ONU à déjà eu ce titre a maintes reprises (HCR en 1954, UNICEF en 1965, OIT en 1969, HCR en 1981 -tiens, encore!? c'est pas un constat d'échec pour l'année 1954 ça?-, casques bleus en 1998, 2001 pour l'ONU, 2005 l'AIEA -pour rappel, ce sont eux qui nous ont affirmés, droit dans les yeux et sans rigoler, que Tchernobyl, c'était pas grave avec au maximum dix victimes directes-, 2007 pour le GIEC -remarquez le manque de remarques sarcastiques de ma part-, 2013 enfin, l'OIAC).

Décidément, si ils remettent le couvert avec le père fouettard, on n'est pas sortis de l'auberge.  

 Pour l'instant, seul Marvin et Fred l'avaient déjà compris.

 C'est pourtant vrai que ça devient gênant à la fin! Pauvre Fred.

 Enfin, cette foire aux bestiaux sur diplômés m’ayant bien fait rire, les turpitudes politiques me faisant de plus en plus penser que le chainon manquant est sûrement de leur coté, ne m’enlèvera pas de la tête que notre époque à un triste arrière goût de fin de règne.

Et cela ne m’empêcha pas de me dire qu’il n’y a plus de saisons, d'abord.

 Un jour, je me sens dans l’humeur de préparer mes vacances au ski, un autre jour, je tombe dans la douce mélancolie et préfère penser à ranger mon barbecue, laissant derrière nous les souvenirs de cet été déjà décidément trop loin.
 Dans ce monde de fous, il n’y a qu’une seule chose à la quelle se raccrocher : l’automne est bien là, et il faut affûter la hache pour les caillets


Un peu d’immuabilité dans ce monde de brutes, finalement, ça fait du bien.


Allez, je vais m'en faire quelques uns, de caillets.




* Je ne me serais jamais permis une appellation sans citations derrière hein!?
** C'est le titre honorifique de mister prezident, aka Teddy bear Roosvelt.