Que ce kikoolol primesautier et plein de fraîcheur ne vous méprenne pas, l'heure n'est décidément pas à la déconne, en ces temps de guerre-pas-encore-froide et ou les bourgeons sont en avance alors que ma femme à du retard. C'est dire si nous ne savons ou donner de la tête, entre sortir le barbecue séance tenante ou attendre les Saints de glace.
Hier soir, après avoir subi une œuvre cinématographique de premier plan -vous savez, un de ces flim adulé par la critique, maintes fois salué par la profession ou les intellectuels -voire les deux-, alors que finalement, il ne cassait pas trois pattes à un canard-, après avoir subi un flim, donc, disais-je avant de m'interrompre de façon assez impolie, ma femme et moi nous demandions si tout cela en valait vraiment la peine.
De quoi me diriez vous? Excellente question! Cela signifie que au bout de ces quelques lignes vous avez encore l'esprit éveillé, et cela est tout à votre honneur.
Nous nous demandions donc si cela en valait la peine, de lancer le lave-vaisselle avant d'aller dormir, afin de profiter pleinement des heures creuses, moins chères, grâce à notre compteur bi-horaire.
Après avoir disserté sur notre sort, nous en vînmes au susdit film, car la brillance éclatante de ce chef d’œuvre ne nous avait pas atteint de plein fouet au clap final.
Le scénariste de l’œuvre ne s'étant pas trop foulé les neurones, nous avions droit à un huit-clos sur un océan, le tout avec des dialogues dignes d'un enfant de quatre ans. Je pense que la seule phrase audible du flim fut un "oh, shit". Audiard doit se retourner dans sa tombe si la taille de sa boîte le lui permet. L'histoire contait l'épopée vaguement romanesque d'un naufragé, affrontant requins et tempêtes, le tout armé d'un sextant (qui, je vous le rappelle, n'est pas un sextoy, mais bien un instrument préhistorique permettant de calculer une position en mer, ou ailleurs, mais alors nous utiliserons plutôt un GPS, parce que, bordel de merde, nous sommes au XXIème siècle). Le film se passa plutôt bien, jusqu'au final Hollywoodien, nous rappelant qu'on ne fait que trop rarement mourir les acteurs de renom. Bref, un bon petit film, ou les
Mais cette aventure nous rappela également, que les grands explorateurs ont disparu avec le XXème siècle. Les océans ont tous été parcouru de long en large, les plus hautes montagnes ont été gravies par tous leur cotés, et nous avons déjà foulé la surface de la Lune. Que nous reste t-il, à nous, homme du XXIème? La conquête de mars ou d'autre planètes? Il semble peu probable que nous découvrions de nouveaux monts ou de nouvelles mers par chez nous.
Jean-Louis Barton soyez béni! |
Maintenant, la question est "devons nous nécessairement mettre la barre plus haut que nos prédécesseurs?". Ce n'est pas par ce que un Bonatti a exécuté de façon magistrale les plus grandes voies en montagne, que cela diminue l'exploit de nos contemporains, non? C'est dans cette optique qu'un couple d'ami, qui, désirant rester anonyme, à également créé un blog afin de conter leurs mirobolantes péripéties autour du monde. Bon, ils s'y prennent un peu à l'avance, ils comptent faire un tour du monde en bateau dans deux ans. Mais diable, quelle formidable idée! Un blog! J'ai l'impression de faire des émules parmi mes connaissances. Sachez, lecteur chéri, que je me porte garant afin de vous tenir informés de leur évolution le temps venu.On va faire tourner les blogs, comme en '90!
Et ce n'est pas Roald Admunsen qui aurait pensé à en faire un lors de son expédition Arctique! D'ailleurs, où est le skyblog de Christophe Colomb? Celui de Neil Amstrong? Hein? Je vous le demande! Est-ce que l'absence de blog concernant leurs aventures n'est tout simplement pas un indice de leur non-aventure? Qui nous prouve que l'homme a bien mis le pied sur la lune? Dois-je rappeler que ce n'est pas Colomb le premier Européen à avoir foulé le sol des Amériques? En général j'abhorre les théories du complot, mais il semble que ces dernières partent sur de solides bases. Ne dit-on pas "Il n'y a pas de fumée sans feu" dans certaines contrées reculées des villes? Les nobles paysans ont souvent raison, gardons cela à l'esprit!
L'homme de la terre, vivant au rythme des saisons, les mains calleuses et le teint buriné, l'haleine fétide de la vinasse à deux sous regardant au loin à l'horizon le coucher de soleil, se réconfortant du fait que c'est bien ce dernier qui tourne autour de notre plate terre, à su rester pragmatique.
Le pragmatisme! Cette qualité qui fait cruellement défaut actuellement dans notre civilisation débridée. Pensez donc à notre film de départ: si cet hurluberlu, au lieu de dormir seul sur son rafiot, était resté sur la terre ferme, eh bien il n'aurait pas eu d'ennuis. Et voilà. C'est pragmatique. Bon, ça n'aurait pas fait de film, mais ça aurait au moins souligné l'inutilité et la futilité de la chose.
Pourtant, l'Aventure -notez la majuscule-, nous la vivons tous les jours. Pas plus tard qu'hier par exemple. Ma chère et tendre épousée me fît remarquer -avec la grâce et l'élégance qui sont l'apanage des vraies femmes modernes-, que le produit nettoyant pour sol vient à manquer. Ni ne, ni deux, en gentlemen -ou en homme soumis, la question reste ouverte-, je me proposai de faire les courses.
La grande idée du jour, et, à noter pour plus tard, fût de prendre le petit avec.
Faire les courses avec un enfant en bas âge. CA, c'est de l'aventure!
A peine arrivés, le choix du caddie fait, le petit semble assez dispersé. Il veut à la fois être dedans, et le pousser. Drôle d'idée.
Il est un âge ou l'indécision provoque un certain scepticisme chez l'aîné.
Ayant lu tout Dolto au cinéma, je me décidai à faire de ces courses en supermarché un jeu, afin de le distraire, de m'aider un peu, et, surtout, de le calmer, la fessée ayant moins la côte sur notre continent en déclin.
Le jeu fût assez basique, étant donné qu'un enfant de trois ans ne possède pas encore la masse cérébrale nécessaire au calme et à la discipline. Il devait simplement me donner les indications sur le meilleur chemin à suivre parmi les rayons afin d'atteindre un objectif imaginaire quelconque.
Las, au bout de cinq minute mon copilote préféra faire tomber les boites de biscuit des étagères à grand fracas. Nous avions déjà parlé du bruit et des enfants. Ils adorent le bruit. L'écouter ou en faire, peu importe.
Une fois mis dans le caddie, contre son gré, certes, je fus plus à même de m'occuper de la liste de course maternelle. Qui d'un steak, qui d'un bon bordeaux, qui d'un bac de Westmalle... Le tout avec ma douce progéniture vociférant à tout le magasin son mécontentement quant à sa situation. Après avoir essuyé les regards désapprobateurs de mes congénères féminines, je décidai une retraite stratégique vers la caisse.
Et là, un miracle. Le petit, les yeux légèrement rougis par ses pleurs, regarda la caissière avec un air de cocker battu. Calme. Presque angélique si nous ne l'avions vu cinq minutes plut tôt. La caissière me regarda, d'un œil accusateur, et donna un chocolat au petit. J'ai vérifié, elle ne l'a pas compté sur la note.
Sa victoire fût totale.
Une fois les sacs faits, rangés dans le coffre de mon automobile, le petit, silencieux, car il ne parle pas la bouche pleine -oui, il est tumultueux, mais bien élevé-, je rentrai dans mes pénates.
Là, le climax de cette après midi m'attendait. Dans la cuisine pour être exact. En déballant les courses, avec un mal de tête naissant, certainement dû au stress de l'Aventure, madame me fît remarquer que j'avais oublié le produit nettoyant, le mac Guffin du voyage. Avec un air penaud, si pas hagard, je lui expliquai notre sortie, et avec un regard que seules les femmes de notre monde peuvent faire, elle acquiesça.
Alors, bon sang, entre découvrir l’Amérique sans gosse et sans femme, et se taper un super marché avec un enfant en bas âge un samedi après midi, je dis: ne jouons pas la facilité que diable. Je suis largement au dessus niveau difficultés.
C'est fou ce que le Saint Julien peut nous aider à résoudre les questions métaphysiques. Je me demande encore bien pourquoi ce n'est pas remboursé par la sécurité sociale.
Enfin, l'heure est venue de rehausser le niveau de ce blog, et de parler de choses autrement plus importantes que le vieillissement prématuré de Robert Redford ou des aventuriers de supermarchés. Ce vingt cinq mars est la journée mondiale de la procrastination.
Sans blagues.
Je crois que je finirai ce message demain tiens.
Puis j'irai couper mes caillets.