mardi 18 mars 2014

Pendant ce temps là, les marmottes dorment.

Kikoolol les zaminches!


Notez ce point d’exclamation printanier, cette emphase qui nous emmènerait en voyage jusqu’au bout de la nuit si Louis-Ferdinand nous le permettait, malgré son nom de famille si ambigu.

Il faut dire qu’avec ces vacances carnavalesques, ou, devrait-on dire, d’hiver puisque nos édiles ont décidé de déchristianiser le nom des vacances scolaires, je suis quelque peu plus reposé. Reposé, donc, mais également occupations.

En effet, notre progéniture ayant chaussé pour la première fois des skis, il faut dire que la quantité de photos et de vidéos faite fut directement proportionnelle à la joie parentale sur cette étape de la vie. Fini les vacances à devoir rester avec lui à la maison. Vu sa joie à l’idée de glisser rapidement afin de se casser un fémur ou de s’éclater la rate, nous ne doutons de l’immensité de la tâche qui nous attend.

Fini également les après midi crêpes-chocolat chaud avec la maman sur le front de neige. Bonjour les journées avec papa à skier les pistes bleues et rouges ; et surtout les noires-qu’il-ne-faudra-pas-le-dire-à-maman, sous peine de devoir traînasser avec elle sur les vertes.

Je reviens donc la tête pleine d’images merveilleuses et de rêves tous plus fous les uns que les autres, malgré le fait que les vacances au ski soient si années 80’.

Il faut avouer. Je pensais ne plus jamais revoir de couleurs jaune-fluo sur des adultes, je pensais les trainings en toile de parachute rangés dans les cartons, et en fait visiblement, non. La mode, en montagne, à du s’arrêter en 1983. J’ai même croisé des monoskis. C’est dire.

Sans parler du fait que, sans exceptions, sur les téléskis, nous entendons systématiquement la célèbre chanson des Bronzés : « Quand te reverrais-je… ».

Aah, les Bronzés font du ski. Bien que ce soit un excellent film, la répétition à outrance de cette ritournelle éculée sur les téléskis par des petits rigolos fait parfois encore sourire, le premier jour.

Le deuxième, elle commence déjà doucement à nous taper sur le système.

Le troisième, elle nous reste en tête et commence sévèrement à entamer notre capital patience.

Le quatrième jour vous autorise presque a transpercer le petit rigolo reprenant pour la centième fois de la journée «Quand te reverrais-je » avec vos bâtons de skis, mais alors vous aurez d’autres petit rigolos qui vous crieront haut et fort, voire même en chœurs : « la planté de bâton, monsieur Dusse, le planté de bâton… ».

Et oui, partir au ski est synonyme de revivre indéfiniment le film les Bronzés font du ski. C’est pour cela qu’il ne faut partir au ski qu’une semaine maximum, sous peine de devenir complètement dépressif. C’est un savant mélange entre Un jour sans fin et les Bronzés. C’est indigeste.


Même mon gosse de 3 ans connaît la chanson, mais n’a pas encore vu le flim… tristesse.

Rendons à César ce qui lui appartient, l’équipe du Splendid n’avait pas trop mal tapé sur le séjour au ski. La nourriture montagnarde tient au corps et leurs alcools locaux n’ont rien à envier à la liqueur d’échalotes (mais, relevée au jus d’ail, par ce que l’échalote tout seul, ça serait un petit peu fade). Ce fut donc un dépaysement sans véritable dépaysement. Si l’année prochaine je ne sais pas aller au ski, je me contenterais des bronzés. J’aurais déjà l’ambiance. Sans les petits rigolos.


La Pastiflette

Et maintenant, retour dans nos pénates, dans le morne quotidien.

Derrière nous les pulsions meurtrières sur les petits rigolos, oubliés, les plats dont la quantité de calories ferait pâlir Jean-Louis Weightwatcher (Nous n’avions pas de Foune sous la main, alors, nous avons inventé une nouvelle recette : la PASTIFLETTE (ou CATStiflette, pour les puristes).  Point de Pastis, mais des pâtes, de la Mornay, du gras, du lard, du fromage, le tout au gratin avec du Saindoux pour la couleur et du Reblochon pour la forme. Ouit mille calories par bouchée) et finis, les paris stupides (vous savez, le fameux : « un bac de Westmalle que tu ne descends pas la piste noire verglacée en switch », qui coûte en général un mois d’hospitalisation, l’admiration des copains éberlués par autant d’imbécillité cinétique et potentielle, le tout, sous l’œil désapprobateur des locaux, qui finalement vous trouvent aussi pathétique que Jean-Claude Dusse). Car, il faut avouer que la maturité du pécore moyen sur les pistes est inversement proportionnelle à l’altitude ou son cubi de GRQT(*) est entamé. Heureusement que je ne mange pas de ce pain là. Je me suis bien cassé deux côtes, mais c’était sur du plat, une portion particulièrement retors, verglacée et ombragée, sur une bleue «ENOOORME», et à jeun, ce qui au vu de la population habituelle des pistes parait assez rare quatorze heure passées.

Ce petit détail à son importance. Même si la gendarmerie ne fait pas encore de contrôles, il faut avouer que cela devient urgent dans certaines stations : j’en ai aperçu en train de refroidir leur bacs de bières dans la neige des bords de piste. Cela devient vraiment dangereux ! Imaginez de la bière trop fraîche!? Un scandale!

Dur retour à la réalité, donc. Mal aux côtes, mais heureusement celles du Rhône nous attendaient bras ouverts pour un barbecue une fois de retour à la maison familiale. Diantre, un temps printanier, un temps à barbecue au retour de la neige. Un moindre mal, à l’heure de l’ouverture de la pêche à la truite et à un mois de la fermeture des pistes. Cela me fait une petite pause dans la coupe de mes caillets et me permet de préparer le pire : je retourne en vacances en juin, dans un pays pauvre. Vous savez, un de ces pays ou la nourriture est aussi infâme que celle de Tricatel, ou les autochtones n’ont pas la classe de parler la langue de Voltaire (ou est-ce seulement de la fainéantise ?) et ou le vin pourrait à peine contenter un cuisinier pour son coq à la sauce homonyme. Un pays ou la malhonnêteté intellectuelle est un sport national: ils n’ont même pas de Westmalle au rayon bières. C’est dire.

Y vais-je par masochisme ? Non, j’y retourne pour pêcher le requin, n’en déplaise à mes fervents lecteurs écolos, puis pour peaufiner mon traité sur les indigènes n’ayant pas le bonheur d’habiter nos contrées. Le tout, loin des retransmissions télévisées du grand Barnum footballistique quadriennal. Des vacances en dehors de la cohorte populeuse, se baladant sur la plage, la peau rougie par le soleil le tout vêtu d’un Marcel ou d’une robe aussi Kitsch qu’indécente, l’haleine chargée de vin bon marché ou de pastis frelaté avant la retransmission d’intervilles. On peut dire que je commence à apprécier le fait de partir hors saison. En haute saison, comme on dit commercialement pour mieux vous vendre des séjours hors de prix, je préfère largement les endroits moins fréquentés. Qui se méritent. Mais je n’en ferai pas la publicité, de peur de ne plus me retrouver avec les habitués.

J’arrête ici, je vais encore passer pour quelqu’un qui part tout le temps en vacances et qui aime bien avoir la paix. Pourtant quoi de plus normal ? Je sais que parmi vous se cachent des gens qui aiment se retrouver en troupeau le long des autoroutes, faire la file aux péages, cuire sur la plage entouré de semblables n’ayant pour autre aspiration que de rentrer cuit à point pour se vanter auprès des collègues : «je suis été à la mer, que c’était bien, on a vu de l’eau, et le petit à bu la tasse», ou encore des «la montagne, c’est bien, mais c’est dur pour les promenades, surtout quand ça monte», le tout arrosé d’un rire gras, d’une tape dans le dos et d’une invitation à aller voir les diapositives des pérégrinations familiales de la période estivale (notez la rime riche, comme la sauce du même nom).
Allez, pt'êt bien une raison pour des soirées Diapos.

L’ennui assuré.


Se coltiner les séances diapo avec la marmaille qui gueule, renverse l’apéro sur votre Versace neuf que vous avez eu tant de mal à faire venir directement de Milan, le tout pour voir de pitoyables photographies de votre comparse à la plage, tout bedon dehors, la photo complètement surexposée et n’ayant pour principal intérêt que la présence de femmes en bikini en arrière plan.

 Décidément, j’appréhende avec véhémence cette période estivale dans d’étrangères contrées.



Allez, la troisième n’est plus loin, je vais encore profiter un peu de ma famille avant le feu d’artifice final prévu en Crimée.





(*)Gros Rouge Qui Tache

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