kikoolol les zaminches!
Alors, pour une fois, un titre un peu plus compliqué que d'habitude. Fini les planches des twalettes; fini les jérémiades nostalgiques, et bonjour la philosophie de comptoir!
Soyons légers, soyons guillerets, une fois n'est pas coutume ais-je envie de dire-.
Outre une semaine de travail passablement pourrite, une sinusite tenace et une bronchite naissante, cette semaine fut -une fois n'est pas coutume- pas vraiment complètement perdue.
Me réfugiant, après chaque journée de dur labeur, dans mes topos des courses faciles dans le parc des Ecrins -publiés par Glénat, merci a eux, sans pub, mais avec maints remerciements-, tout en fumant une pipe délicieusement fourrée de tabac Danois saucée à la mangue et à la vanille, ma douce femme vint me quérir d'une course qui pourrait lui plaire dans les montagnes.
Une course ou le plaisir prend le pas sur le physique, une course ou le souffle coupé au sommet ne vient pas de l'effort ou de l'altitude, mais bien grâce au paysage et au réconfort de l'entreprise accomplie.
Bref -sic, et cf infra, comme diraient les latinistes-.
Madame veut comprendre l'attrait, voire même la fascination qu'engendre les monts dans mon esprit tourmenté, la source des mes fantasmes les plus profonds et enfin comprendre ce sentiment -ordalique pour certains, mais tellement réconfortant pour d'autres- que de grimpouiller un sommet.
Pour les moins montagnards d'entre vous, une course, signifie bien ce que cela veut dire. C'est une course. Adieu randonnée, Adieu promenade... Il s'agit d'une course contre le temps. Une fois mis le pied en haute montagne, le soleil, bien que veillant à nous réchauffer, ramollit la neige et fragilise les ponts de la même substance sur les glaciers. Hors de question de traîner sur ces terrains hasardeux, ou la pierre ne tient que par miracle grâce à la gelée nocturne, et les ponts de neige grâce au regel noctambule. Il s'agit de monter tôt, de profiter des premiers rayons au sommet, et d'être rentrés pour midi.
Une course.
Lors de sa demande, je me sentis défaillir. Mon Graal était enfin arrivé. Dame Dagibbon était enfin prête à partager mon plus précieux fantasme.
Assidus lecteurs de mon blog, vous n'êtes pas sans savoir ce que provoquent dans mon esprit fertile -nous en avons déjà parlé- les mots montagnes dans mon esprit.
Nous y étions. Enfin, j'y étais.
Après maintes études, maintes questions sur les fora de gens du cru ou avisés, nous nous portâmes sur la voie normale du Gioberney, pour mi-août. Une courte course glaciaire, avec un point de vue sur l'himalaya Francais -auterment dit, le Valgaudemar-, les Ecrins, et l'arc sud des alpes.
Le tout, à moins de trois heures de marche du refuge. Le rêve.
Exhalation, bonheur et pâte à modeler.
De même, dans la foulée, je la convainc, si l'expérience s'avère fructueuse, l'ascension du mont Viso en Italie en septembre.
Une semaine bénite. J'ai d'ailleurs joué au lotto, ne sait-on jamais que cela soit la semaine sainte. Avec une semaine de retard, me confirmeront les plus puristes d'entre vous.
Dans ma discussion passionnée, sublimant l'art de monter par monts et par vaux, un terrain accidenté, nous en vînmes à parler d'escalade. Pratique, qui bien que m'étant familière, relève plus de la nécessité et de l'obligation que de la passion à mes yeux du plat pays. En effet, ma technique ne me permettant pas -encore- d’apprécier l'arrivée au sommet par des voies techniques et particulièrement sexy pour des gens du milieu, je préfère, pour l'instant, y parvenir par mes pauvres moyens physiques et techniques -qui, si ils ne sont pas sexy, n'enlèvent rien à l'euphorie de l'aventure-.
Nous en sommes donc à l'escalade à proprement parler.
Malgré mon surnom -vous vous doutiez bien que Da Gibbon était un surnom hein!? Un nickname comme disent les netteux. Donc, malgré mon surnom, disais-je, je n'escalade que pour assouvir mon besoin d'ascensions. Si je peux arriver à un sommet sans me faire de mal, diantre, je ne me fais pas de mal. Le plaisir doit être supérieur à la douleur. Je suis bel et bien un Epicurien, non?
Dans la discussion, vint la question du sport en lui même. Le jour ou justement, la coupe du monde d'escalade commença. Une course de vitesse.
Merde. (Désolé)
Une course de vitesse. Allez expliquer à madame, que l'escalade est une bataille contre soi même, que c'est la quintessence de la montée, de l'issue du combat entre l'homme et la roche. Et on vient parler d'un sport de vitesse?
Je vous le demande.
A juste titre, elle me déclara que cela revenait à faire un concours de peintre. Celui qui peignait le plus vite aurait gagné. Je ne pouvais me résoudre à lui donner tort.
Elle avait tout compris.
Non seulement elle me gratifiait de sa compréhension, mais en plus, elle ouvrait une nouvelle voie dans la pensée humaine! Un comble pour une néophyte d'escalade! Ouvrir une voire! Diantre!
Et pourquoi pas des concours de peintres avec des figures imposées? Avec des couleurs imposées? Avec des pinceaux imposés?
Cela n'avait rien à faire avec de la peinture!
Idem pour l'escalade.
Idem pour nos misérables vies de forçats du travail. Merde, je redeviens philosophe. Mais c'est ce que vous attendiez hein? ;)
Des figures imposées, Un rocher artificiel, des sponsors et toute la foire qui va avec.
Il ne me reste plus que la pêche en rivière ou je suis sûr que je ne puisse rien retrouver qui ne me donne une idée de civilisation corrompue en manque de mines de sel -sic, comme dirait le hoqueteux de service-.
Et puis non.
Comme me le disait -à juste titre-, Dame Dagibbon, à chacun sa voie. On peut bien escalader son petit morceau de rocher à coté des canons culturels assoiffés de reconnaissance et de besoins pécuniaires, tout en restant soi même. A chacun son Everest. On a tous nos objectifs, et quelques soient ceux des autres, le notre, n'est pas juste si mal. Il est même mieux. Bref, à chacun ses ambitions.
C'est sur cette note positive que je voulais finir la semaine, et commencer à couper mon bois. Par ce que finalement, c'est vrai que cette vie est un beau bordel, mais finalement, on a toujours une bonne raison de monter plus haut!
Sur ce, je vous laisse à vos pérégrinations, je m'en vais couper mes caillets, sinon, on mourra de froid avant les saints de glace.
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