kikoolol les zaminches!
Drôle de jour pour écrire un blog me direz vous!
Et pourtant, vous avez bien raison. J'ai congé demain, et j'ai pensé à vous.
Mais il faut dire, à mon corps défendant, que j'ai congé ce vendredi, et que j'ai vécu une partie de pêche mémorable le weekend passé. De la matière donc!
Bon, je sais qu'avec l'aplomb de l'homme moderne qui vous caractérise -Merci Mr.Manattane-, vous vous dites que la pêche est quand même un passe temps de papy névrosé, passant son temps au bistrot pour ne plus voir bobonne, et qu'il faut bien une excuse socialement valable pour éviter votre moitié que vous avez passé le plus clair de votre vie a ignorer, ou, mieux, à ne pas voir à cause de votre vie professionnelle aussi inintéressante fusse t'elle .
Mais, et, heureusement pour les pêcheurs qui nous lisent, ce n'est pas que ça. En fait, ce n'est même pas cela du tout. Enfin, pour les gens de mon âge.
Oh, je pourrais partir dans une envolée lyrique, contant la proximité de l'homme et de la nature, le combat -certes inégal, mais bien présent- entre l'animal et l'homme, sublimant le coté néandertalien de la chasse-pêche-cueillette-, mais je n'aurais pas à aller aussi loin.
Bon, je dis inégal, je suis aussi mauvais perdant. Quand je pêche le goujon -poisson d'une taille approximative d'une sardine-, je pêche avec le câble que j'use pour remorquer ma voiture quand elle tombe en panne. Certes, mauvais perdant, mais peu de casse. J'ai ma fierté. Je suis un homme mâle du sexe fort que diable! Et même les Lapalissades ne me font pas peur! Fichtre!
Donc, j'étais à la pêche dis-je.
Ce Mac Guffin subtil me permet non seulement de lancer mon sujet, mais en plus, ô surprise pour un blog -si années 2000-, de raconter ma vie, ce dont, vous n'avez probablement que faire, mais,en lecteur averti que vous êtes, vous allez également profiter des mes pérégrination spirituelles, ponctuées par mon influence Audiardesque, ce qui n'est pas à négliger.
En gros, car je suis pêcheur -et les pêcheurs l'aiment gros, à la différence de nos femmes-, vous allez vous régaler.
Par ailleurs, je signalerai à mes groupilles virtuelles, que mon coeur est pris, et n'est plus à prendre.
Bref, je digresse, mais c'est à mon habitude.
Nous étions donc moi et mon collègue pêcheur, à regarder nos bouchons virevoltant sur les flots, quand tout à coup, il me dit :"Mais je ne comprend pas, mes lignes, sont près des tiennes, et pourtant ça ne mord pas alors que tu vides l'étang!". Bon, j'embellis certes un petit peu, mais il faut avouer que, bon an, mal an, ses lignes, situées entre son voisin et moi avaient l'air moins au goût de nos amis salmonidés que les nôtres.
Et nous eûmes alors une discussion, certes brève, mais tellement enrichissante qu'il m'en vient l'envie de vous la rapporter.
Outre le fait que, pêcheurs aguerris que nous sommes -enfin, son voisin avait l'air également aguerri-, j'avais appris à mon petit protégé la façon de rendre son appât aussi sexy qu'une mitraillette-fricadelle-andalouse pour un étudiant, ses flotteurs restaient aussi impassible que la statue de Staline sur la place rouge.
Cela était, de fait, fort étonnant que ses bouchons restent de marbre, bien qu'ils dussent alors couler.
Nous changeâmes de place, rien n'y fit.
La belle affaire.
Alors que une demie heure plus tard, rongeant mon frein, il sortait poissons sur poissons, nous en vînmes à la conclusion, qui est un petit peu la semence de cette diatribe: "Broquette, c'est à n'y rin comprind, ça mord comme on tchein d'baraki!". Certes, mon ami vient de Bruxelles, j'enjolive -encore- un petit peu. Mais comme il a déménagé dans la région, je fais comme si, ça lui permettra un parcours d'intégration plus facile.
N'en finissant plus avec sa pêche miraculeuse, entre deux pechons, comme on dit chez nous, nous devisâmes sur l'attrait vaguement naturel de nos appâts.
Une pâte incertaine, chimiquement complexe, et, certainement, naturellement inexistante.
Comment un poisson peut-il manger ça?
Même, en bon Bruxellois qu'il est, il ne reconnaissait même pas un embryon de ressemblance avec un morceau de stoemp.
Nous pêchions avec des appâts tellement évolués d'un point de vue technologique, que le poisson ne pourrait y reconnaître, ne fut ce que, un asticot.
C'est la que me vînt la frappante ressemblance. Tellement frappante que n'ai osé lui en parler au moment même, c'était tellement gênant pour le genre humain.
De fait.
Mis à part nos cheptels de moutons et de chèvres dans les alpes, après quoi courrons nous, nous, êtres humains, si évolués?
Vous le savez vous?
Est-ce l'argent? La gloire? La reconnaissance?
Eh bien, la pêche peut y répondre.
Ah, je vois les lecteurs attentifs, ayant suivi les cours de philosophie, ricaner dans le fond!
Pourtant, si Platon ou Aristote avaient été des pêcheurs, on ne se serait pas ennuyé -pour ne pas être vulgaire- à étudier cette connerie de mythe de la caverne ou autre "être en tant qu'être". C'est moi qui vous le dit! -vous pouvez noter, c'est gratuit-
Même les poissons, êtres aussi évolués soient-ils, malgré le phosphore qu'ils renferment -et je n'ose parler des oméga-3-, ne peuvent s'empêcher de nager après quelque chose d'aussi abstrait d'un Picasso -et encore, période déstructurée-, et de le manger.
Après quoi donc nagent t'ils? Et qu'y gagnent t'ils?
A être dans nos assiettes, certes, mais qu'imaginaient t'ils?
Ils ressemblent tellement à ces forçats du travail courant après leurs salaires, aux joueurs de lotto, se dépêchant de jouer avant l'heure fatidique de la clôture des mises, à ces employés s'attelant à la tâche afin d’être dans les deadlines, à ces ....
Bref. On dirait...tellement ... nous.
Ah, je vois que les philosophes du fond, près des radiateurs, commencent à voir ou je veux en venir.
On est todi pareils, hein!? Pour paraphraser Goethe (ou était-ce Kant? Je ne sais plus)
Nous courrons tous derrière une chimère métaphorique -ben oui mes amis, elle est métaphorique cette chimère, sinon, le poisson, eh ben, il n'irait pas la manger!-. Certains appellent cela l'ambition, certains appellent cela la recherche du soi -et non du sur soi (enfin, moi), comme le pensait cet imbécile de Freud (qui, ce n'est plus à prouver, était un imposteur aussi incompétent qu'un project manager)-.
Bref, ce truc là, nous courrons tous après. Tels des alpinistes en vue de leur sommet ou d'étudiants en vue de leur fûts de bière.
Nous courrons tous après un idéal.
Merde, ça y est, je devient philosophe et poète.
Mais, les pouettes, c'était dans un autre post. Cf. infra, comme disait l'autre latiniste.
Tout cela pour en venir au fait que la prochaine fois, eh bien, je pêcherai avec des chimères.
Ça marche pour nous, ça marchera sûrement avec les pechons aussi non?
Bon, je vous laisse. J'ai coupé assez de bois pour la fin de cet été hivernal, mais demain je vais pêcher.
Surtout que je ne vais pas passer une bonne nuit, je connais ma femme, mais pas ma chimère.
C'est peut être ça la réponse au film cultissime 'The meaning of life", dont je ne manquerai pas de vous reparler plus tard.
Quoique la réponse puisse être 42... ou tout simplement: Spam.
Mais pour cela, il faut un peu de culture, mais nous en reparlerons avec plaisir lors d'une de nos prochaine diatribe métaphorico-socio-politico-historico-comico-philosophico-quantique. A bientôt!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire