lundi 27 mai 2013

Nous sommes tous des canards sauvages, ou Dagibbon en vacances, part III et finale

kikoolol les zaminches!

Et voilà le dernier message d'une trilogie qui marqua les esprits.
 Tristiude, enfer et plexiglas comme qui dirait. Avec un final moins Leonesque, il faut l'admettre. Il fut même franchement Audiardesque, à en dire la vérité.
 Mais vous aurez remarqué les similitudes avec le flim culte sur les deux derniers titres.

Car oui, mon escapade en pays exotique est finie. Je me prépare dans la foulée à l'écriture d'un traité sur les populations indigènes de par là. Question de rire un peu.

Déjà, je vous vois tout impatient quant aux résultats de notre sortie de pêche au gros.

 Je vous arrête tout de suite.

 Ce fut tristesse.
 Comment dire.

 La personne sur le bateau qui a pris le plus était sûrement le capitaine.

Je vous fait un court topo, question d'illustrer.

Donc, nous décidâmes, madame et moi, d'une revanche dans mon sport favori numéro bis. La pêche au gros. En mer. Sur un bateau. Comme Carlos, dans un autre temps. Mais, oui! Carlos... Vous savez? Le saltimbanque. Merci monsieur  Manattane.

 Après avoir comparé les différentes critiques émises par les internautes sur les différents affréteurs de bateaux, nous avions jeté notre dévolu sur "Big Game Reel adventure" pour différentes raisons qu'un professionnel se doit de garder.

 Arrivés trente minutes à l'avance sur l'horaire, afin de montrer notre passeport (oui, nous sommes en pays exotique, rappelez-vous), et de payer le droit de pêche, la dame eut l'air quelque peu désemparée.
 Il restait deux places, et visiblement, nous n'étions pas prévus.
 De fait, le bateau était prévu pour dix, et avec moi et ma moitié, il devait être plein, puisque huit réservations étaient prévues pour ce jour là. Cela fait quand même deux personnes de plus, donc, dix.
Rien de grave.

Bien que moi et ma moitié, cela fait un et demi. Mais passons.

Après avoir remarqué que le prix de l’affaitement ne comprenait ni boissons ni victuailles à bord (oui, ce mot est un des préférés de madame, je le place quand je peux), nous nous décidâmes tout de même à vite acheter un sandwich au-cas-ou. Il y avait bien un piège dans le prix, que diable. Je l'avais pressenti.
 Erreur.
 Pendant que nous attendions le dit sandwich, le bateau (qui n'avait que quarante minutes de retard), embarqua les membres de l'expédition. Partiraient-ils sans nous? On ne sait comment réagit un indigène dans ces contrées!

 Après avoir fait signe au préposé de l'embarquement, sommé la vendeuse de se bouger un peu (mais avec beaucoup d'élégance), nous arrivâmes à capter l'attention du second, qui nous fit embarquer, non sans grommeler dans sa barbe inexistante.

Ce second. Bel homme. Un gars du cru sûrement. Des lunettes de soleil à la mode, T-shirt et sandalettes. Bon, il pelait des épaules, sûrement un coup de soleil lors d'un combat mémorable avec un Marlin Blanc, qui dut à coup sûr défrayer la chronique du canard local. Grand, élancé. Pas athlétique, mais assez râblé. bref. Un marin de la bas. On va l'appeler Pedro pour simplifier. Il suintait et sentait l'ail. L'alimentation sans doutes.

Une fois sur le bateau, rassurés sur notre partie de pêche à venir, il nous fallu un peu patienter.

 Deux heures pour arriver sur le spot. Ah, déjà, le prospectus nous vantait 20 miles nautiques. Mais nous n'étions pas en barque, et la mer nous parut pourtant assez calme. Le doute s'installa. Comme ça. A coté de nous. Nous allions donc être onze sur le bateau. Avec deux membres d'équipage, ça fait treize. Deux heures au lieu d'une demie heure. Treize. Comme disait Von Rundstedt en quarante-cinq, treize, c'est trop, ça porte malheur! (après avoir eu sa division blindée demandée, alors qu'il en avait douze). Mais nous sommes déjà hors sujet!

Soit.

Cela nous laissa tout le temps, à ma moitié et à moi même d'apprécier le matériel en place. Six cannes, avec des hameçons d'un calibre pour le gardon, un seau de sardines congelées, et une massue.
Hameçons à gardon qu'on vous disait. Ou à sardines. Éventuellement.

 A la vue de l'arme médiévale, nous commencions à avoir peur de pirates nous extorquant nos menus monnaies une fois en mer.
Heureusement il n'en fut rien. Les sardines congelées allaient servir d'appâts et d'amorce, et la massue, à préparer le tout.

 Pour les moins pêcheurs d'entre vous, l'amorce, c'est la bouffe qu'on jette pour appâter le pechon. Un peu comme votre bonus de fin d'année quoi.

Une fois en place, Perdo se mit donc à la tâche.

Casser les glaçons de sardines agglomérées, et frapper avec prestance le Magnum si alléchant pour nos requins. oui, magnum est un petit jeu de mots par rapport à la crème glacée, non pas à la taille de la bouteille.

 Quel dextérisme. Quelle précision dans le geste.
Pedro appelle les requins. Remarquez la massue a gauche du seau. Plus de peur que de mal. Heureusement, ses lunettes sauvent la mise.

 Bref.

 Le rideau se lève. Le capitaine daigne faire son entrée.

 "Nous sommes dix, on va tirer les cannes au sort".

 Dans un anglais dont ces gens là ont le secret.

 Après avoir réfléchi à la phrase, je me dis en moi même, ah, je plains les derniers.

 Calcul simple. On est dix, six cannes... Ça en fait quatre sur le carreau.

C'était encore moins positif que ça.

 Pourtant, le squale, j'ai déjà été. Je sais que même dernier, on peut avoir une prise, ça se joue à la ligne à l'eau. Mais cela veut dire, une ligne par personne.

En fait, on avait six lignes avec des sardines congelées, et nous allions avoir le droit de tirer les squales hors de l'eau à tour de rôle, en fonction du tirage au sort. En admettant que les squales mangent des sardines congelées.

 Evidemment, le sort m'attribua le numéro dix.

 Ma moitié, en peine pour moi, me proposa d'échanger. Hors de question. En plus, elle avait le numéro huit. J'aurais eu le loisir de lui demander le cas échéant, mais tout espoir m'avait déjà abandonné.

Madame pensait déjà à leur faire un procès. Pensez, numéro huit! Elle! diantre. Elle en a écrasé pour moins que ça!

 Entre temps, Pedro mit les lignes à l'eau.

 Du professionnalisme comme on n'en fait que là bas.

 Je ne peux critiquer, étant débutant, mais quand même.

 Une sardine congelée sur l'hameçon, un ballon de baudruche comme flotteur, et pouf, le tour était joué.
le prochain qui me fait une remarque sur mes flotteurs...
Puis l'attente.

 Et quelle attente mes amis.

 Une attente digne de celle ou nous attendons l'aubershtrumpfurher Derrick piquer une colère dans un des feuilletons dont il a le secret.

 Bref.

 Au bout d'une attente interminable, scellant mon sort sur ma journée, un poisson fut pris.

 Je ne vous montre pas la photo, c'était pas plus gros qu'un Brochet en âge, ou un Sandre de belle taille. Même en Meuse, y a plus gros.

 Le capitaine, fier de la prise, hurla à toute l'équipe "yes, we have sharks! sometimes there are not, sometimes there are". Je vous livre la phrase telle quelle. Je ne me serais pas permis, hein.

 Bref. Mon espoir qui m'avait déjà abandonné, me fit un petit signe, au loin. Il était définitivement parti.

Et voilà. Bredouille comme on n'en fait qu'une dans sa vie.
 Je commence à comprendre ceux qui veulent absolument prendre du poisson en pêchant.

 Mais là quand même.

 Le capitaine qui prend dix couillons sur une journée, on en a gros comme qui dirait. Les plus fins d'entre vous diront que c'était ce qu'on cherchait...du gros...

 Le reste du séjour, heureusement, ne fut pas à l'avenant.

 Le roi s'amusant follement à mettre du sable dans l'appartement, le temps étant beau contrairement à la Belgique où, comme par hasard, il neigeait.

 Enfin. Des vacances.

Bon, maintenant que je suis retour, je vais couper des caillets. Fait rudement froid ici.

 Conclusion, cette pêche, c'est un peu ça. Mais sûrement en moins classe.





Faut avoir vu la suite du flim aussi.

Sinon, Georges, il n'aurait pas été content. Ça fait moins classe.












mercredi 22 mai 2013

Les enfants du bon Dieu sont des canards sauvages, ou Dagibbon en vacances, part II

Kikoolol les zaminches!

 Et oui, pour une fois, le titre pourrait être un peu bizarre pour qui d'entre vous aurait un peu de culture.

 Mais comme cela n'est probablement pas le cas, nous allons passer directement au sujet d' aujourd’hui.
 Oh, je suis déjà troll à la première ligne, mettons cela de coté. Restent la réponse et le point Goodwin à venir. Vous êtes déjà tranquilles pour le troll.

Je vous parlais, dans un de mes magnifiques messages précédents, de ma première pêche de l'année.

 Que de souvenirs, déjà.

 Planté avec un ami, aux abords d'un canal, nous avions posé amoureusement nos lignes. Qui d'un gardon, qui d'une brême, qui d'une carpe pour nous enorgueillir d'une prise embellissant notre journée.

 Malgré les éléments déchaînés, à ne pas mettre un chien dehors -et c'est bien dommage, car pour le Silure, il n'y a pas mieux au bout d'une ligne- nous avons bravés vent, pluie et froideur afin de vous délivrer ce présent message.

 Certes, nous sommes loin des scores olympiques des pêches de l'année passée, mais quand même.

Bon, la jouant "à l'américaine", mon cher coéquipier se trouva vite esseulé.

 Je ne vais pas au bord d'un canal du centre pollué pour prendre du poisson, si tant est qu'il y en a.
Bon, visiblement, il y en avait.

 Certes.

   Ma pêche fût bonne. Même si le nombre de prises ne valaient pas un message sur ce présent blog.

 Non.

C'est celle de demain qui m'inquiète.

 On va pêcher le requin.

 Avec madame.

La dernière fois, nous avions été pêcher le squale au large, après avoir été pêcher nos appâts.

 Lors de la pêche du menu fretin (qui a la taille d'une brème grande comme ça -private joke inside-), je fis pêche miraculeuse, et madame, une bredouille a faire pâlir mon chef aux barrages de l'eau d'heure.

 Mais arrivés sur le spot, les rôles s'inversèrent.

 Madame prit le premier requin d'une courte série qui s'arrêta là.

 Un squale d'une dizaine de tonnes, avec des dents acérées comme des poignards, longs comme ma, euh, oui, ma jambe.

 Nous avons des photos.

Bon, nous avons du le relâcher, non sans lui avoir coupé les ailerons pour la soupe du midi. Nous ne sommes pas des barbares que diable!

 L'histoire se résume simplement à la chance du débutant. Enfin, espérons-le.

 Jeudi, vient la deuxième manche.

 J'aurais ben fait un poll, je voudrais bien mettre toutes les chances de mon coté. J'ai mes idées.

 J'expose.

- si je vois qu'elle a du gros sur la ligne, je la pousse à l'eau. Mais je risque encore de dormir dans le divan.
- si je vois qu'elle a du gros sur sa ligne, je me propose de lui tenir la ligne, le temps qu'elle appelle un membre de l'équipage, et je sors la bête. Mais elle risque de m'en vouloir.
- je ne la prend pas avec. Zut, trop tard.
- je paie un membre de l'équipage pour me mettre un squale au bout de la ligne. Mais paraît que c'est anti-sportif.
-  je paie un membre de l'équipage pour l'occuper le temps que sa ligne soit à l'eau. Mais je pense que cela soit un peu risqué.
- Je l'envoie sur le bateau et je reste avec le petit sur le quai. Au moins, j'aurais une bonne journée. Mais alors, pas de pechon.


 Bon, je suis perdu. Je ne sais quoi faire. J'ai bien pensé enduire le roi de Ketchup, l'accrocher au bout de la ligne pour faire coucou aux requins afin des les attirer, mais il ne sait pas retenir sa respiration assez longtemps. J'ai essayé dans la piscine.

 Même les idées les plus tordues auront raison de moi.

 Allez, laissons faire le destin. La chance du débutant, finalement, ça pourrait être la mienne. J'en ai jamais eu, moi, de requin.

 Bref.

 Je suis coincé dans ce foutu pays. Ma chair est brûlée au troisième degré, j'ai du sable dans le lit, et le petit veut absolument retourner dans cette saloperie de mer qui est plate comme...euh, oui, l'autre là, euh, Jane Birkin.

Puis leur montagnes, c'est mignon, mais c'est pas les alpes quoi. Il n'y a même pas de neige.

Bon. Je râle, et je vais dormir.

Merde quoi.







J'avais pensé à une autre illustration, mais le teaser du fameux film "Le pêcheur" de Michel Muller à l'air introuvable sur la toile.

 Allez savoir pourquoi.


Faudrait que je coupe des caillets, paraît que ça meule dans le nord.


lundi 20 mai 2013

Les Étrangers sont nuls, mais on le savait déjà: nous avions déjà lu le bouquin -ou, Dagibbon en vacances, part I

Kikoolol les zaminches!

 Je vous écris d'un pays étrange. Un pays du tiers monde, faisant partie des fameux cochons (les PIGGS pour ceux qui ne suivent pas).

 Et diantre, que c'est différent. Ils sont à la fois tellement en retard, et tellement en avance.

Après la location d'un moyen de locomotion, quelle ne fût pas notre surprise de voir que les autoroutes étaient sur-équipées technologiquement! Wifi partout sur les routes! (du moins, pour voitures et motos uniquement)
 Enfin, c'était ce que nous vantaient les panneaux aux bord des routes: quelle ne fût pas notre déception lorsque après deux heures de trajet, bénissant mille fois l'inventeur de l'air conditionné, nous ne trouvâmes finalement aucun hot-spot dans le coin.


Publicité pour le Wifi sur la route: 
on prend le touriste pour un con!


 Chose étonnante, le ciel, bien que bouché, nous offrit quelques éclairs, mais sans tonnerre... Drôle de pays je vous dis. J'aurais bien posé la question de cette météo étonnante à Luc, mais comme il ne travaille plus pour RTL, je ne sais à qui m'adresser.

 Le vacances commençaient mal. De la publicité mensongère, une chaleur suffocante et un ciel voilé comme une mariée.

 Soit! Passons faire les courses, et faisons un barbecue pour nous remonter le moral!

 Après avoir difficilement choisi le vin, la viande et les apéros, nous allions passer à l'évaluation réelle d'un pays, à savoir, ce qu'on y mange.

 Les sociétés les plus évoluées ont une cuisine fine, des mets raffinés, élégamment assortis de boissons locales.

 Dans un pays du sud, nous pensions, à juste titre, nous retrouver face à une gastronomie digne des pays tels que la France ou l'Italie, pays ou la gastronomie est une ambassadrice à elle seule de ces pays ou la culture et l'histoire les ont hissées au panthéon de la culture occidentale.

 Quelle déception. Le vin devait probablement être coupé à l'eau pétillante, les tomates étaient dures et la viande coriace. Seuls la bière et les patates étaient honnêtes.

 Forts de cette expérience, nous tentâmes un restaurant. En plus de parler une langue étrangère que les autochtones seuls ont l'air de comprendre, les gens du cru, comme on dit par chez nous, ont des habitudes alimentaires bizzares. 
 Les plats sont essentiellement composés d'huile, morue, poils (appartenant à coups sûrs au cuisinier ou à la cuisinière), brocolis, ail et oignons. 

 A manger si gras, on s'étonne de ne plus gagner un match de footbal à l'Euro ou au Mundial, mais en plus, on suinte au soleil et on a un haleine aussi chargée qu'un postérieur d'otarie. On se croirait dans un flim bien connu. 





 Reste que le pays est beau. La crise bat son plein, et les chantiers à l'arrêt donnent un petit air de ruines gréco-romaines. Oh, il y en a aussi ici, mais elles sont moins bien conservées.

 Sous le ciel voilé, l'air océanique nous revigore. Ces odeurs d'embruns, de pétrole et de sel, cette saloperie de sable qui s’immisce entre les orteils nous rappellent que la montagne est loin. Très loin.

 Demain, nous allons visiter le massif montagneux du coin pour me remonter le moral. La serra de Monchique que ça s'appelle. Attention toutefois, je modère mes propres ardeurs. Le point culminant est à 902m. Même le nom de montagne est galvaudé.

Bref, pas étonnant que ce pays soit en crise.

 On est quand même bien en Belgique bordel. Il pleut tout le temps, mais au moins, on sait à quoi s'attendre. Puis, on sait faire a bouffer quoi. Même la plus petite brasserie du coin vous fournir un excellent jambonneau-façon-grand-mère, une sublissime Westmalle triple accompagnée de frites.
 Le rêve.

 Mais bon. Le roi découvre la mer, et ça à l'air de l'amuser. Allez, c'est le principal.

Vivement qu'il découvre la montagne.

Bon, je vais couper des caillets.

Ah, non, y a pas de bois ici.

 Je m'en vais prendre l'apéro.
Nous avons finalement trouvé un petit rouge du nord qui sied à nos papilles.

Comme quoi tout n'est pas si noir finalement.


mercredi 8 mai 2013

Luc, je suis ton père



Kikoolol les zaminches!

 Mes amis, j'ai mis un temps fou à trouver cette accroche, ce titre mirifique, qui fera sûrement pâlir les plus grands fans de Star Trek, mais, qui en cette actualité féconde est facile. Je suis sûr que mon lecteur Uruguayen appréciera.

 Car oui, mes amis, l'actualité est féconde.

 Entre monsieur météo qui fait le grand écart, l'inspecteur Derrick qui nous fait des siennes, et le printemps que j'entends enfin frapper à ma porte, j'en ai des choses à écrire.

 Mais nous nous égarons. Je le sens déjà. 

Je me suis permis de donner les clefs de lecture du blog à certains de mes amis.

 Certes, des "fonds de tiroirs", ou autres "la seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute". Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Nous n'en sommes ni aux manuels, ni aux femmes qui tombent.

 Mais de bonnes clefs quand même.

 Je suis heureux d'avoir sûrement fait des heureux. S’ils accrochent. Enfin, s’ils comprennent.

Mais, non, cette fois, ce message ne sera pas en l'honneur du grand Pierre. Non. Ma vie, mon œuvre, lui est dédiée. Ça lui suffira.

De plus, le Figeac 1971 est hors de prix. Puis un peu passé selon Parker 2013. Ma cave ne lui est donc définitivement pas dédiée non plus. En plus, madame préfère le Saint-Julien. C'est dire.

 Mais nous sortons du hors propos récursif.
Nous parlions d'actualité. La vraie: le printemps est là.

 Avec lui, sa cohorte de barbecues, sorties au grand air, les premiers pas du roi Arthur dans l'herbe, les premiers yoggings (rappelez-vous la prononciation, c'est de Jean-François M.) et la tonte bihebdomadaire du gazon.
Et surtout.... Et surtout... la première partie de pêche de l'année!

 Bon, les moins bourrus d'entre vous imaginez ce passe-temps de papys, et non le sport. Car oui, cela en est un.

Petite parenthèse. Je vois encore la tête de mon médecin, il y a quelques années, lorsqu'il me demanda si je faisais du sport, lors de la lecture de mon analyse sanguine annuelle.

 Quelques années au par avant, j'aurais, sans pu rougir, répondre, bien sûr, trois heures de basket quotidiennes, plus seize à vingt heures les weekends. Et je n'aurais menti qu'à la demi-heure près. Et de plus, je me rendais au terrain à vélo. Les terrains où nous jouions pouvaient parfois se trouver à plus de vingt kilomètres, et ce, dans le Namurois. Le Namurois, avec ses routes légèrement accidentées par rapport au plat pays qu'est le Friesland.

 Mais là, pendant mes études (kicker de huit à seize les jours ouvrables; soirées bières spéciales le lundi, soirée pharma le mardi et le jeudi, et autre délégations, récupération les weekends), ma procrastination galopante et la voiture, le sport fût quelque peu reclassé. Mais j'avais une voiture sport. Cela pouvait sûrement compenser, non? Elle était rouge. Rouge, ça fait sport, non?


 Lors de la question fatidique du cerbère du serment d'Hippocrate, je fus obligé de répondre : Oui.

Lorsqu'il me demanda de développer (il connaissait les réponses, le salaud), je me fis un panégyrique des  occupations sportives estudiantines:
- bowling
- Échecs (pas qu'à l'école, hein, il y a le jeu de dames avec les pions qui ne sont pas les mêmes et qui bougent bizarrement)
- Counter-strike (E-sport, bien sûr, mais dans E-sport, il y a sport, non?)
- Pêche

 Un sportif accompli, quoi.

 A l'écoute de mon plaidoyer, qui n'était point un réquisitoire des flagrants délires, mon médecin m'en demanda plus.

 Devant mon incapacité à lui citer plus de sports, je fus coi. Et non quoi.

 Certes, j'avais pris douze kilos dans le même cursus, certes, ma voiture facilitait mes déplacements, mais diantre! Pêcher la truite au lever du soleil n'est pas donné à tout le monde! Puis vous savez prendre un pion en passant vous?

Bon, peut-être.

 Je me fis un défi de refaire du sport après mes études. Et de devenir un homme. Un vrai.

 Et me voilà.

 Kikoolol. C'est moi. Non, ce n'est point le début du message.

 Perdu entre la pêche, l'alpinisme, le boulot, la famille, et ce monde qui part à vau l'eau. 

C'est en regardant retour vers le futur 3, le meilleur de la trilogie (ce qui n'est pas toujours vrai, j'en veux pour preuve, la trilogie du dollar, ou encore ****, la fameuse trilogie en cinq volumes), que j'eus l'illumination.

 D'ailleurs, quelle belle machine a voyager dans le temps. Est-ce que top gear a donné une bonne cote à cette DeLorean? En tout cas, leur avis compte. Et je ne dis pas cela par ce que je suis fan, et que j'ai été voir leur show à Anvers.

  Bref.

 L'illumination.

 La phrase de conclusion du Doc, le grand maître du temps: "le futur sera ce que vous en ferez".

Diantre. De la théorie philosophique dans un flim produit par Spielberg?

Oui.

 Bon, pour ceux qui se posent la question, oui, j'ai vu le Stig, en chair et en os, mais ce n'est la question.


Mais fermons la parenthèse.
Enfin, si il y en avait plusieurs, fermons les toutes.


Bref. Je vais à la pêche. Ma première activité estivale, après les barbecues.

 Préparation des lignes, chasse aux vers, relecture des volumes sur la chasse aux baleines d'eau douce et autres requins de canaux.

 Le plaisir à l'état pur.
 Et ce n'est rien comparé à la préparation des premières courses de Juin dans les Écrins.

 Nous sommes donc à un moment clef de notre vie saisonnière: le printemps est là.

 Diantre que ça fait du bien.

 Stoppons les caillets pour le chauffage.

 Nous pouvons enfin commencer à mettre des caillets de côté pour les barbecues.

La vie est un éternel recommencement. C’est dire qu’on n’est pas arrivés.