Oui, je sais, ce titre quelque peu abscons pourrait en dérouter plus d'un. Mais le théoricien de physique quantique résolument opposé à l'interprétation de Copenhague sur les tenants et aboutissants de l'histoire de la physique reléguant Newton à un théoricien de bac à sable qui sommeille en vous, cher lecteur, ne peut rester insensible à ce titre évocateur.
Et, non, nous ne parlerons pas de Romero, même si son œuvre reste la référence dans le genre.
Vous me répondrez: sûrement! Certes. Mais ensuite? La réponse est 42 ou pas?
Et avec raison.
Je vous dois des explications.
J'étions donc, avec mon beau frère et moi même -oui, les lapalissades, la chaleur...oh, puis lisez les messages précédents-, à deviser sur les choses qui nous entourent lors d'un repas de famille, et nous en vînmes à parler du fameux félin d'Erwin-le-psychopathe.
Schrödinger, pour les intimes. Son surnom vînt du refuge de la SPA, sponsorisé par Eva Braun, muse d'animaux en périls dans la banlieue d'Erdberg, qui le fournissaient pour ses expériences avec des Neutri-machin-chose.
Et là, comment nommer l'impensable, l'immense Rubicond qui peut séparer l'esprit commun de l'Esprit, la Connaissance de la culture générale, comment expliquer la physique quantique aux masses incultes? Car oui, mesdames et messieurs, les personnes avec qui nous étions ignoraient tout de la mécanique Quantique.
Horreur. Enfer et plexiglas.
Pourtant, la physique quantique, c'est aussi simple qu'un lapin à la Chimay Bleu.
Exposons. Prenez note.
Mais accrochez vous, car un lapin à la Chimay Bleu n'est pas une des recettes des plus aisées. Elle s'adresse au cuisinier averti, maîtrisant les bases de la Cuisine avec un grand Q. Prenez une petite Westmalle, et demain vous pourrez aller chercher votre prix Nobel de physique. Quoique, en y repensant, ça ne sera point un Nobel, mais plus probablement un IG nobel. Mais, bref.
Pour expliquer la physique quantique aux masses incultes, maugréant dans nos campagnes, nous utilisons tous l'expérience du chat d'Erwin-le-psychopathe.
L'expérience est ignoble. Même Brigitte Bardot l'a mise sur la liste de Jean-Louis Wisenthal pour approbation. C'est dire.
Prenez un chat. Appelons-le Albert. C'est un chouette nom pour un chat, non?
Nous le mettons dans une boite. Attention, nous parlons bien d'une boite, et non d'une caisse, c'est important. Un peu comme pour le jeu du cochonnet (qui lui, contrairement au Curling, se joue à trois, mais nous sortons déjà du sujet).
Donc, un chat, une boite. Petit détail cocasse, dans la boite, en sus du félin, nous avons deux mégatonnes de dynamite.
Mais la boite en question est blindée à un point tel que si les deux mégatonnes de dynamite pètent -admettons qu'un bon cassoulet la veille ait fait l'affaire-; vous ne sentiriez rien, ne verriez rien. Vous n’endenteriez rien, vous ne saurez rien.
Si par malheur dans la boîte, un vent à lieu, c'est la fête au slip, si je puis me permettre. En admettant que les mégatonnes aient l'idée saugrenue de sauter, et qu'Albert se trouve dans la même boite à cet instant que nous allons appeler solennellement l'instant "i", notre ami Albert passerait de l'état vivant à un état proche de l'Ohio en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Albert serait envoyé au paradis des chats lors d'une grosse production de CO2 et d'autres matières hautement polluantes. Greenpeace n'apprécierait point, et les bobos-écolos se fâcheraient tout rouge.
Pour compliquer la chose, nous mettons un détonateur sur cette belle brochette de mégatonnes, qui ne fonctionnerait, non pas sur un fil rouge et un bouton rouge et un fil bleu sur un bouton bleu, non!
Faut de l’aléatoire.
Ce détonateur serait lié à un détecteur de neutrino fabriqué par Microsoft. Bon, l'expérience de l'homme des cavernes de l'an mil neuf cent trente quatre était certes plus rudimentaire, mais tout aussi aléatoire.
L'avantage du détecteur de neutrino de Microsoft, c'est qu'il se déclenche quand il est traversé par un neutrino.
Ou pas.
Il est tout aussi capable de se déclencher comme ça. Pouf. Voire pas du tout.
C'est pour cela que nous remercions Microsoft tous les jours, pour ces grand moments de randomisation de notre vie, qui fait que tout n'est pas toujours un long fleuve tranquille, et que le boulot-métro-dodo, c'est pas pour nous!
Bon. Nous en étions où? Ah, oui. Une boite, un chat, de la dynamite, et un détonateur Microsoft.
Nous ne savons quand un neutrino déclenche le détonateur. Ou si le détonateur se déclenche tout seul. Ou pas. Nous ne connaissons donc pas l'état d'Albert. Albert est-il mort ou vif?
Un pêcheur se poserait la question. Et vous?
Pour le pêcheur, le vif ou le mort manié à une importance cruciale. En effet, attacher un chat vivant à un hameçon est plus compliqué que lorsque le chat est mort. Le chat à la réputation d'être peu enclin à la collaboration lorsqu'il sert d’appât.
Mais revenons en à ce qui nous intéresse: Le chat il est mort ou vif?
Bonne question.
Erwin-le-psychopathe- a trouvé la réponse.
Il est mort et vivant.
Albert-le-chat est devenu un figurant de la nuit des morts-vivants, pour peu que l'expérience se déroule de nuit.
Le rapport au lapin a la Chimay me direz vous?
Simple.
Un cocotte. Un lapin. De la Chimay Bleu en bouteille de septante-cinq centilitres, des lardons, un bouquet garni, deux tarines et de la moutarde.
Je vois que vous avez du mal à saisir, oui: un lapin.
Pourquoi un lapin et pas un chat?
Simplement par ce que madame préfère le lapin, par convictions philosophiques et religieuses. Mais vous pouvez prendre un chat, cela a exactement le même goût, et pour peu que vous ayez coupé la queue et la tête, seul un vétérinaire pourrait voir une différence. Et encore, au restaurant, notre vétérinaire dût appeler un confrère par téléphone pour savoir si sa paëlla était au lapin ou au chat, pour se révéler être... une paëlla au chat. C'est dire que nos amis Espagnols ont le sens de l'humour.
Notez qu'Erwin-le-psychopathe aurait eu des lapins sous la main, l'expérience s'appellerait "l'expérience du lapin de Schrödinger". Mais ce n'est pas le cas, et nous n'allons pas réécrire l'histoire.
Bon, dans une cocotte, saisissez la bête dans de l'huile d'olive bien bouillante. Cela doit aller fort afin de bien brunir le chat (ou le lapin, mais faites votre choix une fois pour toute, je ne vais pas écrire la recette deux fois non plus, surtout qu'on vous dit que c'est du pareil au même).
Une fois les morceaux dorés, réservez-les, puis faites revenir des oignons avec des lardons et des carottes coupées en dés.
Quand les oignons sont bien caramélisés, ajouter 25cl de bouillon de poule, les morceaux de chat avec un bouquet garni. Le bouquet garni, c'est juste pour occuper le chat pendant la cuisson, elle à tendance à être longue.
Arrosez le tout d'une demi bouteille de Chimay Bleu. Tartinez la tartine de pain avec de la moutarde, et déposez délicatement sur les morceaux de lapin (voir figure A).
Figure A
Fermez la cocotte, servez-vous une Westmalle, attendez quarante-cinq minutes, à feux doux.
Réfléchissez à ce qui se passe dans la cocotte. Le lapin s'est il transformé en chat? La tartine de pain est-elle toujours là?
Ding dong! (oui, c'est le bruit de mon minuteur de cuisine. Je n'ai pas choisi personnellement le modèle).
Quarante-cinq minutes sont passées.
Il est temps de voir si le lapin est un chat, ou si la tartine à explosé, auquel cas, il faudrait recommencer l'expérience. Mais comme nous avons volontairement omis le détecteur de neutrinos et la dynamite dans la recette, nous sommes plus ou moins saufs.
Nous ouvrons la cocotte. Si le chat s'est transformé en lapin, il est temps d'arrêter la Westmalle. Si le lapin était déjà un lapin au départ, car, comme ma femme, vous avez des principes, continuons l'expérience. On peut également continuer l'expérience si le chat était un chat au départ. Grand fou va!
Ajoutons la dernière moitié de Chimay Bleu (je vous rappelle que vous avez bu une Westmalle, et non le reste de la bouteille de Chimay Bleu, du moins, je l'espère, sinon, tout serait foutu!), ainsi qu'une tartine de pain à la moutarde (figure B).
Figure B
C'est reparti pour quarante-cinq minutes de cuisson, à feux doux.
Rien qu'à me relire, ça me donne faim.
Ne reprenez pas de Westmalle par respect pour Edgar, le chat de la voisine. Par respect, puis surtout pour garder les idées claires sur l'explication que vous allez lui fournir lorsqu'elle se rendra compte que vous avez mangé son minou. Sans jeu de mots graveleux, ce blog étant sérieux, s'il vous plaît.
Si vous aviez fait du lapin dès le départ, par contre, très bien! Prenez un petit apéro.
En tant que chantre de la bonne entente au sein de votre quartier, vous méritez bien cela. Sauf, si bien sûr, vous avez préparé momo, le Géant des Flandres de la petite Cosette, la fille des voisins, qui l'avait reçu lorsqu'elle apprit qu'elle était atteinte d'une Leucémie en phase terminale. Là, vous mériteriez un blâme. Un géant des flandres aurait besoin de plus de Chimay, et nous ne l'avions pas prévu.
Dressez la table, et dégustez.
Notez que c'est encore meilleur réchauffé le lendemain.
Qu'avons nous retenu de ce message? Que nous apprend le lapin-chat à la Chimay et Erwin-le-psychopathe?
Que la réponse est quarante-deux? Que nous vivons dans un monde de merde? Qu'il pleut comme vache qui pisse?
Rien de tout cela. Je pense qu'il est simplement temps d'aller manger, et d'espérer que la voisine oubliera Edgar le temps de la digestion.
Néanmoins, vous pourrez toujours lui raconter l'expérience du chat de Schrödinger, je ne suis pas sûr qu'elle veuille d'un chat mort-vivant à la maison.
Ça fait mauvais genre.
En vous remerciant, bonsoir.
Ah, pas de caillets cette semaine! Je suis vacances le semaine prochaine, et mes réserves sont largement suffisantes. Merci de vous en inquiéter.
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